J’ai lu des livres pour enfants sur l’école… (épisode 5)

Le retour surprise de ta chronique préférée ! Le jour de la JNVE !

Ils sont absurdes, inutiles et dangereux. Non, je ne parle pas des vautours qui occupent les trois quarts de l’hémicycle, mais des guides à destination des écoliers, collégiens et autres lycéens. Des guides censés les aider dans le plein épanouissement de leur scolarité. Ces sous-produits de la culture scolaire sont très en vogue et inondent les rayonnages saturés de la médiathèque de mon quartier.
J’ai choisi trois de ces ouvrages, qui nous offrent un programme des plus alléchants : orientation dès onze ans, entrée en sixième et mal-être à l’école. Une bouillie qu’on ne donnerait même pas aux cochons !
Pour plus de clarté, et afin de vous aider à choisir lequel de ces bouquins mérite d’être immolé le premier, j’ai procédé à une évaluation sur cinq. Soucieux de ne pas choquer les plus égalitaristes d’entre vous, j’ai substitué les traditionnelles notes de votre enfance par des émojis. Par des émojis « étron », afin de coller au plus près au thème.

Michaëla Bobasch, Collège, le grande jeu de l’orientation, 2015,

Michaëla Bobasch, Collège, le grande jeu de l’orientation, 2015, critique, collège, guideCommençons sans plus attendre par le plus rébarbatif des guides de notre sélection.
Dès la couverture, illustrée par l’omniprésent Jacques Azam, le ton est donné. On nous montre le collège sous son véritable jour : une usine à gaz qui provoque des sueurs froides, même aux plus téméraires.
Quant au titre, aucune ambiguïté possible : loin d’être un lieu d’apprentissage libre et consenti, le collège unique est avant tout un centre de tri qui se veut aussi efficace que celui de La Poste.

Écrit dans le plus pur style bureaucratique, ce guide n’a qu’une obsession : vous mettre dans une case pensée et conçue pour vous (mais sans vous). Et peu importe si vous être claustrophobe, rêveur ou réfractaire. Pas de place pour les marginaux :

« Certains choix engagent l’avenir. C’est le cas pour ce qu’il est convenu d’appeler l’orientation. On peut la définir, de manière imagée, comme l’ensemble des aiguillages qui vont faire parvenir le train de vos études à destination. Les itinéraires sont multiples et les parcours divers : certains emprunteront le TGV, d’autres des tortillards. Peu importe : l’essentiel est d’arriver sinon là où vous souhaitez aller, du moins là où vous réussirez le mieux. De nombreuses personnes s’en mêleront : vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos professeurs, les conseillers d’orientation, les chefs d’établissement… Leur avis vont peser lourd, mais ne leur abandonnez pas les commandes. Et si vous êtes pris de vertige à l’idée de devoir décider de votre avenir, ne vous inquiétez pas… C’est une réaction très naturelle que vous apprendrez à surmonter. Ce livre n’a d’autre but que de vous y aider. »

Un passage foisonnant où on trouve pêle-mêle : une métaphore incongrue estampillée SNCF, l’aveu d’une orientation utilitariste déconnectée de toute notion de plaisir, une vaine tentative d’apaisement après avoir pondu un paragraphe anxiogène et une pseudo-solution (le livre) répondant à un pseudo-problème créé de toutes pièces (l’orientation).

Le reste est du même tonneau et ne mérite pas qu’on s’y attarde. Je ne voudrais surtout pas vous décourager si tôt. D’autant que la suite s’annonce salée.

On peut déjà conclure, en affirmant que nous avons affaire ici à un énième bouquin surfant sur la bureaucratisation du système éducatif, un bouquin qui se veut une boussole dans la tempête. Une boussole à 8,90 euros pièce.

Odile Amblard, J’entre en sixième, 2018

Odile Amblard, J’entre en sixième, 2018, guide, collège, critiqueIl a beau avoir une couverture attrayante, ce deuxième guide mérite un étron supplémentaire.
Rédigé par Odile Amblard, pilier de chez Bayard Jeunesse, son objectif est moins d’orienter que de rassurer les futurs sixièmes, terrorisés à l’idée de rejoindre ce qu’ils imaginent comme une zone de non-droit : le collège.

Ce guide s’ouvre tambour battant avec une dizaine de pages à renseigner aussi intrusives qu’une fiche des RG : nom, prénom, surnom, date et lieu de naissance, identité des éventuels frères et sœurs, numéro de téléphone de la mère, du père, le mail aussi, animal préféré, mais également chanson, couleur, fleur, arbre, activité, et même le groupe sanguin et les potentielles allergies… Des heures pour rassembler une telle masse d’informations. Mais ça fait toujours dix pages bien remplies.

Une fois qu’Odile a bien fait connaissance avec son lecteur, elle enchaîne sur une présentation des adultes travaillant au collège : CPE, principale, prof principal, illustrés pour la plupart sous forme de cartes Pokémon débilitantes. Il y a des limites à vouloir s’adapter à son public. Un peu de dignité Odile.

 

©Tehem

La suite est quand même de meilleure facture, avec un glossaire des mots récurrents ayant trait au collège, tels que « Bureau de la Vie scolaire », « CDI », « Emploi du temps », « Permanence », etc. Mention spéciale pour la cantine, ce lieu « où l’on prend des forces ». Et s’il arrive qu’on y fasse « trop souvent beurk beurk », il est toujours possible de demander « au CPE ou au Conseil de la vie collégienne de monter un club menus ! » Merci Odile pour ces conseils inattendus, donnés sur ce ton infantilisant qui caractérise ta prose.
Un glossaire plus ou moins complet. Même si je déplore l’absence de certaines entrées comme « consentement », « santé mentale », « dépression », « ennui », « violence »… Mais on ne peut pas tout avoir.

On enchaîne avec les points de vue de « Maxime » et « Juliette », deux avortons qui ne sont que les émanations du génie créateur d’Odile. Ne nous y trompons pas. Et quels conseils ces pseudos collégiens ont-ils à nous donner ?

« Faire attention à ne pas trop bavarder : gare aux heures de colle, ou aux croix de bavardage.
Il faut s’investir, ne pas traîner tous les week-ends. Un peu d’organisation et c’est dans la pôche ! (sic) »

Des propos qui suintent la soumission et la coercition, et que l’on retrouve tout au long de la centaine de pages de l’ouvrage.

Mais les fondations sont posées. Et il est temps pour Odile de se livrer à une analyse exhaustive des matières enseignées en sixième.

Pour commencer, on apprend avec stupéfaction que « le programme de 6e est passionnant » et qu’il fait preuve d’« originalité ». Le programme de sixième année de médecine, sans doute.

Puis les promesses s’enchaînent :

En histoire, « tu voyageras ». Oui, sagement assis sur ta chaise.

« Un cours d’anglais est un bain de langue. »

De langues de p…, car n’oublions pas que le collège est un enfer où des centaines de milliers de jeunes sont harcelés chaque année.

En Sciences, tu feras « des manip’ dignes de vrais scientifiques ». Du genre, lécher des cailloux dès 8h30 du mat’ dans une salle éclairée au néon. Austérité budgétaire oblige. Tu peux oublier les expériences de Jamy L’Epicurieux.

« Tu veux agir pour préserver la Terre ? Deviens éco-délégué(e). »

Ou mieux : éco-terroriste. Renseigne-toi auprès du prof compétent en la matière. Pour le terrorisme, c’est généralement celui d’Histoire-Géo. Ou de chimie.

Ma confiance en la sobriété d’Odile vacille quand elle aborde « le pôle des arts et du corps » – pardon, l’EPS, la musique et le dessin :

« En éducation physique et sportive, le respect, ce n’est pas que des mots. À chaque séance tu te sentiras grandir. »

Oui, tu sentiras grandir ton désespoir quand il s’agira de te pavaner en moule-boules devant toute la classe, dans une piscine sous-chauffée, en plein mois de décembre.

« Tu ajouteras un peu de poésie aux images et aux objets banals qui nous entourent. » 

Par exemple, en inscrivant « quoicoubeh » en lettres d’or sur la façade en béton armé du collège.

« Tu chanteras, écouteras, joueras, inventeras, impossible de t’ennuyer. »

Un véritable paradis sur Terre, comme la Star Academy !

Au collège, « tu peux exprimer ta sensibilité artistique. » LoL (ce o minuscule et ce L final majuscule témoignent de ma sensibilité artistique).

Une prose merveilleuse. Et encore, je ne vous ai pas parlé des promenades en forêt à la « recherche d’empreintes de sangliers », des activités « escalade » et autres ateliers « calligraphie ». En fait, le collège, selon Odile, c’est une colonie de vacances qui n’en finit plus !

Cet interminable laïus s’achève par un petit quiz surprise de connaissances générales, véritable test d’entrée en sixième (et hop 5 pages de gagnées). Puis Odile remet une pièce dans la machine à conseils, cette fois plus axés sur l’apprentissage du larbinat et la réussite dans un système de contraintes. On retiendra le savoureux témoignage d’une prétendue « Lou-Anne » , qui n’est en fait qu’un énième avatar de notre audacieuse Odile.

« En 6e, quand on est nouveau(elle), ça peut être compliqué. Il peut y avoir des gens qui se moquent de vous, alors se faire des amis, c’est important. Avec des amis, on se sent plus à l’aise ! »

Eh oui, mieux vaut être mal accompagné(e) que seul(e) !

On approche gentiment de la fin et Odile n’est pas rassasiée. Elle commence même à se poser des questions. Ainsi à la page 62 :

« D’où vient ton énergie ? »

D’un enthousiasme à te lever à 6h30 pour enchaîner sept heures de cours non voulus ? Ou du plaisir de mener une vie aussi bien réglée que l’horloge mural d’un employé de bureau ?

La réflexion s’arrête là. Rien sur le plaisir d’apprendre par soi-même et pour soi-même. Aucune remise en question d’un système éducatif basé sur la violence. Ça n’effleure même pas l’esprit d’Odile. Qui est dans l’aveuglement le plus total :

« Les évaluations sont des indications […] (et non des jugements de valeur). »

Exit l’effet de halo. Exit l’effet Pygmalion. Sacrée Odile.

Ce guide se termine (enfin) par une louable invitation à réfléchir par soi-même :

« Si tu as envie de muscler ton esprit critique, tu peux lire le livre Stop à la manipulation publié par Bayard Jeunesse » Les apprentissages autonomes de John Holt.

Que dire, pour finir ?
1. Que ce guide est une version soft de l’accoutumance au supplice scolaire.
2. Qu’il pullule de conseils anesthésiant toute envie de révolte.
3. Qu’il relève plus de la méthode Coué que d’une approche critique.
4. Qu’il n’était pas nécessaire de publier une centaine de pages pour comprendre le collège.
5. Que les illustrations sont plutôt drôles.
Ce qui nous donne 4-1=3 étrons.

Emmanuelle Piquet, Je comprends ce qui m’empêche d’apprendre, 2019

Emmanuelle Piquet, Je comprends ce qui m’empêche d’apprendre, 2019, école primaire, guide, critiqueJe pars du principe qu’il faut toujours garder le meilleur pour la fin. Cela rend la vie bien plus savoureuse. Et préparez-vous, car on va déguster.
Emmanuelle Piquet, auteure du légendaire Je me défends du harcèlement, ouvrage qui fera l’objet d’une prochaine critique ici-même, est une personne à l’écoute. À l’écoute de l’Autorité surtout. Certains enfants ont des problèmes d’apprentissages, et elle se propose d’y remédier. Quitte à bousculer les concernés. Car il n’y a rien de pire qu’un blocage. Si rien n’est fait, c’est l’écroulement garanti du système éducatif. Voire de la société dans son ensemble :

« Ce serait […] inquiétant, quelqu’un qui voudrait travailler tout le temps, non ? Donc c’est tout à fait normal de ne pas avoir envie, parfois, tant que cela ne dure pas. »

Pour Emmanuelle Piquet, qui suinte la punition jusque dans son patronyme, le travail est étranger à toute notion de plaisir, et doit se comprendre tel que l’entendaient les Romains d’antan : une torture. Et ce livre se base justement sur huit pseudo-récits de jeunes écoliers torturés. Mais rassurons-nous, car sœur Emmanuelle a des outils efficaces pour apaiser les cœurs chagrins : « loupe magique », « boomerang stratégique » et « élixir de courage », dont la présentation n’a rien a envier aux cartes Pokémon d’Odile et dont elle va faire la démonstration tout au long du livre – du « manuel de combat », pardonnez-moi.

Premier récit, et première dinguerie. Lila, huit ans, a tendance à rêver en classe. Une ignominie. Car « si [elle] n’écoute pas en classe, [elle] ne pourra pas apprendre correctement » – comprenez : ingérer la bouillie quotidienne, car on apprend tous les jours, sans nécessairement s’en rendre compte. Et forcément ça énerve la maîtresse, qui crie au point de faire sursauter la fillette, qui aimerait recevoir de l’amour et non des rappels à l’ordre. Résultat, Lila est diagnostiquée TDAH ! Chez le toubib, la rêveuse ! Pour pallier ce problème, Emmanuelle ne lui propose pas une déscolarisation bien méritée, mais l’invite à monter dans un ascenseur imaginaire qui a la capacité d’atteindre la Lune… Et d’apprendre à en redescendre le moment venu. Ok Manu.

Ambiance MMA dans le récit suivant. Killian, neuf ans, est à deux doigts de la Ritaline. Son tort ? Être incompatible avec l’enfermement scolaire. Kilian bouge trop, tout le temps. Ce qui exaspère son maître d’école. Et ses parents, qui le menacent d’interdiction de jouer au foot. Pas de panique, Emmanuelle est là. Son astuce ? La création d’un « parcours fléché au sol spécial Marsupilami » à mettre en place dans la salle de classe. Que le soi-disant maître de Kilian a soi-disant mis en place. Tout est merveilleux dans le monde d’Emmanuelle.

On continue avec Enzo, huit ans, qui ne peut « s’empêcher de détester les devoirs ». Force à toi Enzo, car j’ignore si tu es courant – et même si tu existes vraiment – mais tu en as encore pour une décennie de travaux forcés. Tout ça, c’est la faute du père, qui s’est fait « tout seul », sans l’aide de l’école. Heureusement que la mère est là : « elle dit que c’est très important de bien apprendre à l’école. Parce que ça […] donnera le choix d’un métier plus tard ». Oui, c’est important de se former dès maintenant à des métiers qui n’existent pas encore. Manque de chance pour la mère, Enzo veut bosser dans le garage de papa quand il sera grand. Lui aussi entend bien se faire tout seul et brandir son majeur en l’air. En représailles, la mère impose une cure de devoirs à raison d’une heure par jour, deux les week-ends. Et interdit à son fils indigne de s’adonner à sa passion : le quad… Au besoin, elle distribue quelques mandales salvatrices. La mère d’Enzo a peut-être des diplômes, elle a surtout la main lourde et des névroses en pagaille, comme en témoigne son besoin de faire les devoirs de son fils la nuit, pendant que ce dernier dort à poings fermés. C’est au milieu de ce climat digne d’un épisode de Super Nanny qu’arrive Super Emmanuelle. Droit dans les yeux, elle conseille à Enzo l’idée suivante :

– Il faut que nous trouvions un os à donner à maman.
– Tu veux dire que maman est comme un chien ?
– Oui, mais ne le lui dis pas.

Vous n’étiez pas prêts. Une réplique digne du Manuel d’éducation punk. Mais la sulfureuse Emmanuelle entend par là autre chose que ce à quoi vous pensez. Elle propose d’écarter la mère d’Enzo de tout ce qui touche de près ou de loin à la scolarité de son fils. Et vous savez quoi ? Ça marche ! Tellement bien qu’Enzo et sa maman se refont des câlins ! J’en ai la larme à l’œil.

Je ne m’attarderai pas sur les récits n°4 et 5, qui débordent de fausses confidences et de dialogues mal construits, pour m’attarder sur le n°6, sobrement intitulé : « J’ai peur… de péter en classe ». Il s’agit-là du paroxysme de cet ouvrage, qui aborde enfin un sujet de premier plan : la liberté de son sphincter. Jade, dix ans au compteur, serre donc les fesses chaque jour d’école, de peur de vivre la même mésaventure que sa camarade, une dénommée Isis, victime d’un pet foireux en pleine classe, un mouillé, qui lui a valu d’hériter du surnom de « la péteuse » et d’être ostracisée. Vous imaginez l’angoisse de Jade lorsqu’elle lit « haricots rouges » sur le menu de la cantine ? Encore une fois, Emmanuelle est là. Pour elle (et pour nous aussi) les filles ont toute légitimité à péter. C’est même une revendication féministe de premier ordre. Et c’est tout naturellement qu’elle incite la petite Jade à se révolter :

– Je te propose, dès cet après-midi, de t’entraîner à péter devant tes copines.
– Nooooooon !
– Un minuscule pet qu’elles seraient seules à entendre.

Une hostilité de courte durée, rassurez-vous, car au final :

« Jade a créé le gang des péteuses et elle a demandé à Isis de le rejoindre. Elle n’a pas encore pété en classe, mais [Emmanuelle a] bon espoir. »

Les ambitions d’Emmanuelle pour notre jeunesse sont sans limites ! Me voilà rassuré. Reconnaissons-le, à ce niveau-là ça relève du chef-d’œuvre.

Terminons avec le huitième et avant-dernier récit de la série. Il vaut le détour. Alphonse, dix ans, a perdu sa tante au moment de la rentrée des classes. Un décès qui a plongé sa mère dans un état de dépression tel que le petit Alphonse et son père ont été contraints de prendre le relais à la maison. Et du coup, cette situation affecte beaucoup le jeune garçon. Mais le deuil, ça va un temps pour sa maîtresse :

« Si tu continues [de chouiner], ça va être une catastrophe en 6e. Tu dois penser à toi et te remettre au travail. Sinon, on va devoir convoquer tes parents pour qu’ils sévissent davantage. »

C’est tout un art que de réconforter un enfant en détresse. En réponse à cet élan de tendresse, le petit Alphonse se met à pousser des cris d’animaux et imiter des bruits d’objets en classe. Il lui arrive aussi de ramper entre les tables et de jouer de la sarbacane. Face à un tel désastre, Emmanuelle emploie les grands moyens : le chantage affectif. Que risque Alphonse à jouer au « clown » jusqu’à la fin de l’année ? Le redoublement ! Et pour quelles conséquences ?

« Le gros inconvénient, c’est que tu perds tes copains pour la vie, à mon avis, parce que quand ils seront en 5e, toi, le petit 6e, ils ne te calculeront même plus, mais bon. »

Emmanuelle lui propose de se remettre fissa dans le rang afin d’espérer garder un semblant de vie sociale et d’éviter ainsi un futur harcèlement, avant de conclure :

« Quoi qu’il en soit, ta décision sera la bonne, parce que ce sera la tienne. »

Et non la mienne, que je t’ai subrepticement imposée…

Les dernières pages de cet ouvrage contiennent de rares éclairs de lucidité perdus dans le néant :

« Chaque élève est comme un cahier. […] Vouloir que chaque cahier se remplisse de la même façon au même moment, c’est très bizarre. C’est pourtant ce qui se passe parfois à l’école. »

Et c’est pourtant ce que tu cautionnes corps et âme Manu. Et les dégâts qui en résultent sont devenus ton fonds de commerce. Tu vends à des parents désemparés une méthode qui consiste à faire en sorte que leurs enfants intériorisent leurs problèmes et les résolvent seuls. Et c’est toi qui en parle le mieux :

« Ces tactiques très originales aident les enfants à réagir efficacement par eux-mêmes. »

Je résume :
1. C’est violent.
2. C’est malsain.
3. C’est cousu de fil blanc.
4. C’est absurde.
5. Mais c’est bien illustré.

Résultat : 5/5, car je fais ce que je veux.


Et vous ? Qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà eu affaire à ce genre d’ouvrages ? Avez-vous des conseils de lecture plus pertinents à proposer ?

Une réflexion sur “J’ai lu des livres pour enfants sur l’école… (épisode 5)

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