Les risques des laits industriels, ou comment les bébés ingèrent de la merde en poudre

Juste avant la Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel 2014, une étude est venue confirmer le taux d’allaitement tout pourri de la France. En effet, 74% à la sortie de la mater’, c’est déjà la te-hon par rapport aux 99% norvégiens ; mais pour la suite, ça se casse complètement la gueule avec un taux à 39% à 3 mois d’allaitement (toutes sortes d’allaitements confondus, que ce soit exclusif ou mixte). Et quand on arrive aux fameux 6 mois recommandés par l’OMS, l’étude cite « 23% des enfants encore allaités, […]  dont 1,5% de façon exclusive ou prédominante. » Je ne parle même pas ici de la suite, les taux français à 12 mois étant ridicules quand on caracole encore à 46% en Norvège (source ici).

Bref, c’est la bif pour la France !

Alors, nous, à Libres enfants du Tarn, on a décidé de ne pas rentrer dans les longues discussions stériles qui pullulent sur Internet, avec des phrases-gags du style : « est-ce que ça va pas culpabiliser les pauvres biberonnantes ? » (rires), « mieux vaut un biberon donné avec amour » (redoublement de rires avec traces de pipi dans la culotte), ou encore le fameux « après tout, c’est le choix de la mère » (cf. une récente émission des cultissimes Maternelles). Non, trêve de balivernes.

On préfère plutôt aborder le sujet sous l’angle des risques associés aux préparations pour nourrissons. Oui, les risques. Ah ! Ça fait moins les malins, là ! Les risques existent mais on n’en parle pas clairement car on préfère parler des avantages de l’allaitement. Enfin bref, à force de polir le discours pro-allaitement, on en vient parfois à s’excuser de dire des choses vraies… mais pas de ça chez nous !

Nous allons donc parler du joyeux cocktail d’additifs qu’on trouve dans les laits industriels en vente dans toutes les grandes surfaces ainsi que dans nos bonnes vieilles pharmacies. Et, parce que je vous vois venir avec vos « Mais c’est des quantités résiduelles! C’est inférieur aux normes européennes ! C’est inoffensif à cette dose ! », retenez d’abord ce chiffre : 130. C’est le nombre de litres de lait chimique qu’un bébé au bib’ ingérera de sa naissance à ses 6 mois. 130 litres. Bim bam boum, dans le gosier ! Visualisez bien votre bébé, dont l’estomac atteint la taille d’un œuf à 6 mois. Maintenant, comparez avec le volume de 130 bouteilles de lait empilées (estimation basée sur les informations du site www.babycenter.fr).

Je vous laisse vous imprégner mentalement de ces images…

Maintenant, la question c’est : mais que contiennent ces laits industriels au juste ???

Tout d’abord, l’industrie du lait tente de copier le lait maternel et ça ressemble un peu à un jeu de petit chimiste.

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Ils partent du lait de vache, forcément inadapté au petit de l’homme puisque, au risque de nous répéter, on rappelle que « le lait de vache, c’est pour les veaux ». Ensuite, ils synthétisent des éléments nutritionnels qui sont normalement sécrétés naturellement. Enfin, pour fignoler le tout, ils rajoutent des additifs alimentaires.

Mais au fait, qu’est-ce qu’un additif ?

C’est d’abord une substance non consommée comme aliment en soi et qui a pour but de modifier un aliment (son goût, sa couleur, sa texture ou sa durée de vie). Sympathique ! Par exemple, c’est après l’ajout d’additifs qu’une tranche de jambon blanc a un aspect rose bonbon et peut se conserver plusieurs semaines. Et bon appétit bien sûr !

Un additif, c’est aussi un nom barbare et imprononçable. Avez-vous déjà pris 5 minutes pour lire (et quand je dis lire, c’est pas parcourir en diagonale vite fait, mais bien prononcer à voix haute) la liste des ingrédients qui composent les laits artificiels ? Eh bien, 5 minutes ne sont pas de trop pour réussir à décrypter la bonne quarantaine d’éléments aux noms barbares que contient ce pot belge appelé à tort « lait maternisé » (comme si on s’approchait du lait maternel avec toute cette chimie!)… Avez-vous déjà essayé de dire 3 fois de suite et très vite « bitartrate de choline », cet émulsifiant présent dans les laits 1er âge Candia? Et comment prononceriez-vous « tocophérols », additif présent dans 5 des 8 laits que nous avons étudiés ?

Un additif c’est également un charmant code qui commence par E, suivi d’un numéro compris entre 100 et 1500 et des brouettes. Ce code est censé faciliter la lisibilité des étiquettes, mais, à titre personnel, il me fait penser au jeu de la bataille navale : E341 (Phosphate de calcium) ? Touché ! E345 (Citrate de magnésium) ? Coulé !

Pour finir, un additif, c’est avant tout l’opacité la plus totale, un flou incroyable. Il existe en effet peu d’informations sur ces charmants composants technologiques. Par exemple, que penser du « citrate de choline », un émulsifiant dont on ne sait rien à l’heure actuelle (aucun texte de l’UE ne régit son usage) ; ou encore de la « lécithine de soja », un des additifs les plus contestés (cancérigène ou pas ? on vous laisse juger) ?

Voilà. Si vous estimez toujours que donner du lait industriel relève d’un choix personnel, alors bébé reprendra bien une petite gorgée de sulfate de cuivre (E519), cet additif censé être interdit en France et dans l’Union Européenne et pourtant présent dans 6 des 8 laits testés ! Et encore, nous n’avons pas parlé de l’huile de palme, ingrédient fétiche des producteurs de lait artificiel, ni du seuil de tolérance des résidus de pesticides…

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Tableau comparatif de la teneur en additifs alimentaires des laits industriels 1er âge

7 réflexions sur “Les risques des laits industriels, ou comment les bébés ingèrent de la merde en poudre

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  2. bonsoir je trouve très intéressant votre a article mais que proposez vous a la place du lait personnellement j’ai allaité exclusivement mon fils pendant 4 mois et demi mais suite a un gros baby blues il ne voulais plus téter malgré mes sens énorme encore bourrés de lait. je suis donc passé a un lait infantile. il a aujourd’hui’ 3 ans et boit encore du lait de croissance le matin. que puis je lui donner a la place pour le petit déjeuner a part ce lait? merci de votre réponse.

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    • Bonsoir, nous ne sommes pas compétents pour diagnostiquer ce qui s’est passé quand votre fils avait 4 mois et demi et nous ne nous aventurerons pas à diagnostiquer a posteriori ce qui a causé l’arrêt de votre allaitement. Le fait est que vous auriez dû avoir accès facilement à une information fiable pour savoir vers qui vous tourner et comment réagir, mais ça n’a visiblement pas été le cas.
      En ce qui concerne le lait de croissance, je ne peux personnellement pas répondre car ma fille de 3 ans est allaitée. Mais peut-être est-il envisageable de ne donner que du lait « normal » (de vache, de brebis, végétal… mais non modifié)?

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